Assemblée générale du 11 mars à Paris
La vie de l'associationAVRIL 2017
ÉDITORIAL
Partout, le débat politique
Notre assemblée générale 2017 et le débat de l’après-midi ont été une réussite, de l’avis des participants. Comme l’a écrit Patrick Le Hyaric, appelant dans la période électorale à un vrai débat, porté par le travail militant, dans les quartiers, les villages, les entreprises : « La diffusion de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche participe à cette indispensable réflexion. C’était la part essentielle des débats qui se sont tenus lors de l’assemblée générale de l’association des lectrices et lecteurs de l’Humanité dans une ambiance aussi studieuse, respectueuse que fraternelle. Le travail pour faire découvrir nos journaux et les faire lire est un enjeu politique au sens le plus noble de ce mot. Développer la lecture de l’Humanité est partie intégrante d’un mouvement de contre-offensive idéologique à mener. »
Nous vivons un moment exceptionnel où le peuple s’interroge devant l’importance des choix à opérer. Un moment vraiment propice à faire découvrir les contenus de l’Humanité, à élargir sa diffusion.
Nicolas Devers-Dreyfus (Saint-Denis, le 6 avril 2017)
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
L’Humanité contre les tenants de la résignation
Nicolas Devers-Dreyfus met en avant la profondeur de la crise sociale, démocratique et politique et l’échec des politiques menées ces dernières années. Le monde de la finance peut remercier Macron, Valls et Hollande. Le nombre de chômeurs, de pauvres, de mal logés, de précaires explose dans une société qui s’« ubérise ». La loi travail aggravera encore la situation des salariés.
« L’Humanité informe et argumente
sur le besoin d’un vote à gauche
pour la transformation sociale »
Ces dernier mois, l’Humanité a traité des grands enjeux en France, au niveau de l’Union européenne ou de la situation mondiale depuis l’élection de Donald Trump. Le journal combat le « tous pourris » et œuvre pour réhabiliter la politique. L’Humanité informe et argumente sur le besoin d’un vote à gauche pour la transformation sociale. Le journal en interactivité avec le site la Cerise est un journal d’émancipation qui nécessite de favoriser la lecture sans se contenter du « prêt-à-penser ». L’aide à la presse est de plus en plus dévoyée. L’Humanité ne vit que grâce aux efforts militants et l’apport de 3 millions d’euros des lecteurs en 2016. Les campagnes d’abonnement se poursuivent. Avec l’association les Amis de l’Humanité, nous avons commencé à créer des réseaux pour l’Humanité. Nous sommes présents sur Facebook, avec déjà plus de 3 000 abonnés, et via notre site Internet. Nous voulons continuer de développer les comités locaux. En 2016, le nombre de cotisations a légèrement augmenté.
Jérôme Ramaugé (Paris) s’interroge sur le rôle du président du conseil de surveillance. Réponse de Nicolas Devers-Dreyfus : Au conseil de surveillance, Jean-Louis Frostin représente l’actionnaire principal du journal. La Société des lectrices et lecteurs, comme les Amis de l’Humanité et la Société des personnels y sont également représentés.
Paul Recoursé (Côtes-d’Armor) suggère une enquête sur la façon dont les lecteurs lisent et reçoivent le journal.
Alexandre Coupère (Paris), lecteur depuis 1962, regrette certains articles, comme celui sur Macron, publié sans critique. Et ajoute que pour que l’Humanité s’améliore il doit faire son autocritique de temps en temps.
Alain Veyres regrette que l’Huma ne fasse pas rêver alors que les temps sont durs. Il faut donner de l’espoir. Il regrette aussi que les jeunes fuient notre assemblée. « J’ai connu l’Humanité dans ma jeunesse, en 68, et elle me faisait rêver. Dans le monde difficile dans lequel on est, faites nous rêver ! Un rêve réaliste. Evidemment que le monde est dur. Vous avez une culture dans l’Humanité. Il y a une histoire. On peut pleurer sur l’Humanité avec ses héros. Faites nous vibrer ! Ici à 20 ans, je m’en vais – je me sauve. Quel est le journal aujourd’hui qui peut enflammer les foules ? J’attends ça de vous. »
Patrice Conrad (Saint-Ouen) : « Cinq villes ont participé aux campagnes découvertes. On a réalisé 83 abonnements avec la participation de cinq sections. Il en reste une trentaine en seine Saint-Denis à faire participer. Il y a de grandes possibilités dans cette voie. »
Mohamed Farid (Val d’Oise) est content de participer à cette assemblée et note combien l’Huma est impliquée dans nos combats. Contre les déserts médicaux, les journalistes font un travail sérieux. «J’ai lu que l’Huma est impliqué dans nos luttes. Sur le terrain on a jamais eu BFM-TV, jamais eu Le Figaro, car c’est toujours les mêmes qu’on a autour de nous pour soutenir nos luttes. Dans le territoire où je milite il y a des attaques. Toutes les réformes agressives qui nous tombent dessus et bien on les paye par des conséquences avec un désert médical, une santé à deux vitesses, les gens n’ont plus accès aux soins. Quinze suicides de professionnels de la santé, dont cinq pendant l’été – qu’on a appelé l’été meurtrier en 2016 – et cette année trois suicides dont un le 7 mars à l’hôpital Cochin, à Paris.
« Quinze suicides
de professionnels de la santé,
dont cinq pendant l’été »
On est beaucoup attaqué donc lorsque l’on veut dénoncer, informer et en parler c’est toujours les mêmes qui portent notre voix. Je travaille à l’hôpital de Gonesse, dans le Val-d’Oise, je suis infirmier de formation et depuis peu à temps plein au syndicat. Il y a eu “l’hôpital en pension” avec ces slogans, ces déclarations à cause des épidémies. Les journalistes de L’Humanité sont venus à l’hôpital – très bon article avec une analyse pertinente. L’Humanité a mis à contre-courant ce que l’on entend à la télévision, a démontré que ce n’était pas du tout vrai, que c’était un équilibre fragile, qu’il y a eu des réformes régressives depuis plusieurs années. Les journalistes ont eu le courage d’apporter une opinion, de discuter avec les gens et d’étudier cela. »
Gilbert Garrel (Paris) explique qu’il y a 35 000 bases syndicales qui sont autant de possibilités d’abonnements. Le relais des luttes, c’est l’Huma. Chez les cheminots, il est utile de débattre sur le besoin d’informations. Le « partenaire du mouvement social » c’est notre journal. « Je pense que c’est un travail d’équilibriste que de publier l’Huma. Créons les conditions d’élargir la diffusion. Nous n’avons qu’un relais médiatique en France c’est l’Humanité. Ce journal est en danger et peut disparaitre du jour au lendemain.
« Créer une campagne d’abonnements
dans les bases syndicales »
Comment créer les conditions d’une sensibilisation politique de nos bases syndicales avec l’espace de vie syndicale confédérale, les fédérations du réseau départemental, et le réseau militant des lecteurs de l’Huma, pour créer une campagne d’abonnements dans les bases syndicales. C’est un vrai travail de terrain. Que l’Humanité soit partenaire dans l’activité syndicale du quotidien, cela pourrait être l’objectif qu’on pourrait initier ensemble avec la société des lectrices et lecteurs de l’Humanité. »
Jean Livonnet (Indre et Loire) : « Le rôle de la Société des lectrices et lecteurs est de développer la diffusion du journal de Jean Jaurès. Se tourner vers tous les partis de gauche. L’Humanité Dimanche est de grande qualité. Les possibilités d’abonnements sont réelles. »
Jessica Dulauroy (Charente-Maritime) anime un comité local pour faire connaitre l’Huma. Plusieurs débats sont envisagés sur la sécurité d’emploi, le revenu universel, la République, la Turquie... La formule week-end est peu chère mais permet la découverte de nos titres. « Il me semblait plus simple d’abonner à la formule l'Humanité Dimanche + vendredi pour ne pas imposer mes idées. Si chacun dans son coin fait trois ou quatre abonnements c’est facile. Ça pourrait être un syndiqué, un ami dans son club de philosophie, de lecture ou de sport.
« Moi, l’Huma me fait rêver ! »
Et intéressant de dire “découvre, regarde et vis-le !” Moi, l’Huma me fait rêver ! On est dans une morosité ambiante. Rien ne va, mais c’est intéressant de découvrir toutes ces luttes. Les choses peuvent bouger. Il y a des luttes qui gagnent et peuvent permettre d’émanciper des gens. De les voir lutter le journal en main. La lutte c’est la vie. L’Huma c’est mon outil d’émancipation pour savoir, comprendre, connaître.... et du coup pour lutter ! »
Jean-Marie Baty (Tremblay-en-France) : « Les trente abonnements réalisés à Bobigny montrent qu’il y a de multiples façons de parvenir à faire lire le journal. »
Ludovic Bretonnel (Seine-et-Marne) : « Il n’y a plus l’Huma dans les salles d’attente d’Air-France, à Roissy. La loi travail est passée en force, mais les explications du journal ont laissé des traces. Pour la Fête, nous avons besoin de refaire le lien avec le journal, beaucoup de gens ne savent pas ce qu’est l’Huma. »
Pierre Riou (Loire-Atlantique) : « Nos CDH rencontrent des difficultés. L’Humanité Dimanche doit porter la nécessité du rassemblement à gauche. »
Olivier Christol (Seine-Maritime) : « L’Huma n’est pas un journal partisan, il doit être ouvert à tous les candidats. Il apporte des réflexions sur les causes de la crise et il reste ouvert sur les réponses. C’est un Journal des grandes et des petites luttes. »
Alain Gautheron (Seine-et-Marne) : « Si il y a des contradictions dans l’Huma c’est qu’elles existent dans la vie. Même si le matraquage actuel est insupportable, il faut dénoncer la droite et le FN qui combattent les médias pour mieux les mettre à leur botte. »
Lounis Ibadioune (Paris) : « L’Humanité est un journal d’opinion. Félicitations aux journalistes. A Paris, il y a un comité local depuis un an. Nous assurons une présence dans les manifestations et les lieux publics. »
Gilles Leglaive (Orne) explique qu’il se retrouve bien dans l’Huma, sans tout partager, mais ça contribue au débat. Il se demande comment faire pour que l’Huma soit dans les revues de presse de France Inter, par exemple.
Eliane Lefèvre (Paris) : « L’Humanité Dimanche est très bien faite, mais il n’est pas nécessaire de faire parler des personnes de droite qui ont leurs propres réseaux de propagande. L’Huma devrait plus traiter du nucléaire, de la paix, de l’euro, de l’armement... »
Henri Malberg (Paris) : « Les gens ne savent pas à quel saint se vouer. Beaucoup ont peur de Le Pen... On s’inquiète. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Mais on parle beaucoup de politique. »
Vonig Le Goïc (Côtes-d’Armor) : « La rencontre des journalistes et des lecteurs à la Fête de l’Huma fut très utile. En mai, notre comité local proposera un débat avec Gérard Le Puill. Dernièrement, 145 lycéens ont acheté l’Huma. A chaque initiative, on a de bons résultats de vente. »
N. Devers-Dreyfus : Le 100e Huma-café va avoir lieu en Loire-Atlantique. Il salue Jean-Emmanuel Ducoin, des Amis de l’Huma, qui participe à l’AG. Et propose que les critiques ou suggestions sur le journal devraient être envoyées à la rédaction.
DÉBAT
Contre la résignation, avec l’Humanité, chaque jour ouvrir les chantiers de l’émancipation
Avec Patrick Le Hyaric directeur de l’Humanité, député européen, Cynthia Fleury, philosophe, Rima Hawi, historienne de la pensée économique et Alain Ruscio, historien.
Pourquoi ce débat, parce qu’il n’y a sans doute rien de plus urgent, en ces temps de contre-révolution idéologique brutale, portée par la plupart des grands médias, de montrer en quoi les colonnes de l’Humanité accueillent les concepts qui préparent, peut-on l’espérer, l’émancipation à venir. A l’heure où semble triompher le souci permanent de ruiner toute forme de contestation argumentée, en assimilant la pensée critique et résistante à une manière de nihilisme, prenons avec l’Humanité le contre-pied des idées de résignation. Avec Patrick Le Hyaric nous remercions les trois intervenants, qui, pourrait-on presque dire, s’expriment sur les fronts divers de l’affrontement des idées : la philosophie politique, le savoir économique, les questions les plus brûlantes de la décolonisation et de l’immigration, d’échanger une parole libre conjuguant les urgences de l’actualité et le temps long autour des contenus de l’Humanité, de l’Humanité Dimanche, de l’Humanité numérique.
Cynthia Fleury : Beaucoup de reconnaissance pour la confiance de l’Humanité à mon égard. Internet nécessite de se battre pour avoir accès à une pluralité de sources. Les algorithmes sont de plus en plus « truqué ». Sur les réseaux sociaux, les côtes d’audience prennent le pas sur la qualité. Il faut proposer une information sourcée, référencée.
« La démocratie
c’est d’abord le "savoir" »
L’Humanité c’est l’honnêteté intellectuelle. La démocratie c’est d’abord le « savoir ». Avec l’Huma, inventons de nouveaux outils pour reconstruire la démocratie. Il faut garder les archives de l’Huma ouvertes et faciliter l’accès au journal.
Rima Hawi : Trois exemples qui montrent l’utilité de l’Huma : Primo, sur la justice sociale avec l’article le 8 mars sur les inégalités qui frappent les femmes, avec la solidarité avec les réfugiés - assez de morts, ouvrir les frontières. Deuxio, le débat démocratique est confisqué par la pensée unique sur l’efficacité du marché. Les revues scientifiques sont fermées aux alternatives – « A quoi servent les économistes s’ils disent tous la même chose », comme le soulignait l’Humanité.
« Le débat démocratique
est confisqué par la pensée unique »
Oser faire une thèse sur Karl Marx est de plus en plus difficile. L’Huma révèle que le patronat veut réécrire les programmes scolaires. Tertio, sur la transformation sociale, l’Huma peut marquer des points. Des publications progressistes et alternatives se multiplient. C’est un combat de longue haleine et quotidienne. Rapprocher l’Huma de la jeunesse. Etre des diffuseurs de l’Huma.
Alain Ruscio : Le journal est inscrit dans un siècle d’histoire. Pour information, l’Huma est intégralement numérisée jusqu’en 1939 et pour l’année 1944. Que m’apporte l’Huma comme lecteur et comme historien ? On ne retrouve pas les mêmes qualités dans les autres quotidiens. Il combat les idées reçues ou la désinformation, par exemple sur le rôle de Robespierre pendant la Révolution française, sur la torture en Algérie, sur le massacre en Indonésie et sur le rôle de la CIA ou encore sur le centenaire de la Révolution d’octobre... L’Humanité peut être aidée par les historiens en continuant à ouvrir ses colonnes à des personnalités de diverses sensibilités – les controverses favorisent les débats – en s’adressant aux jeunes lecteurs.
Patrick Le Hyaric : Partir de la remarque sur l’égalité d’accès à l’information qui n’est pas garantie. Diversifiée, l’information est partout, que vous le vouliez ou non. La technologie nouvelle ne permet pas automatiquement un traitement de qualité de l’actualité. La nouveauté c’est que cette technologie conduit à l’hyper concentration des moyens d’informations, de la presse écrite et audio-visuelle. SFR met dans l’abonnement téléphone la presse écrite. Il veut avaler des titres puis détruire le métier de journaliste. C’est l’audience à tout prix contre la qualité. La question de la lecture d’une presse diversifiée et pluraliste est de plus en plus posée. Le fond, c’est la contre-offensive idéologique.
« SFR veut avaler des titres
puis détruire
le métier de journaliste »
Nous sommes en train de basculer vers une conception d’une « éducation » destinée à boucher toute perspective d’émancipation humaine. Par exemple, le traitement ignoble contre la CGT. Le dialogue social serait dépassé. L’Humanité, c’est pouvoir décider en connaissance de cause.
Jérôme Ramaugé : Comment faire pour que l’Huma soit citée dans les revues de presse de la radio publique ?
Alain Veyres : Comment traiter de la guerre d’Algérie ? Nous possédons trois pépites : l’Huma, l’HD, la Fête. Aujourd’hui la rentabilité c’est le moins disant culturel, l’abandon des dimensions sociales.
Patrice Busque : Il y a rupture dans la société américaine ; il y a les gagnants et perdants de la mondialisation... les médias serinent le même catéchisme, malgré tout, ils ne sont pas tout puissant.
Alain Ruscio : Sur la guerre d’Algérie, c’est un gros sujet qui demanderait d’organiser un débat avec les lecteurs pour approfondir le sujet.
Cynthia Fleury : La présence de l’Huma dans les revues de presse est très faible. Ça reste cantonné à certain type de sujet culturel mais peu sur les questions politiques économiques. Dans les universités arrivent tous les quotidiens mais pas l’Huma !
Rima Hawi : Je n’ai jamais vu l’Humanité dans les universités. C’est plus facile de traiter le négatif que d’avancer sur les alternatives qui pointent ici et là.
Paul Recoursé : L’Humanité est un journal de résistance et d’ouverture. Il a un rôle d’éducation populaire. Il ne faut pas être désespéré.
Cynthia Fleury : Nous devons provoquer du débat, la télévision ne fait que de la mise en scène, un simulacre qui sert à cacher les réalités. L’Huma l’avait très bien fait en 2005 sur le référendum européen... avec le succès que l’on sait.
Jean Livonnet : Que l’Huma fasse une chronique humoristique avec un « divan » pour Macron, Valls, Ayrault, Hollande...
Cynthia Fleury : Le pouvoir rend fou ? Peut-être ce sont les « fous » qui veulent le pouvoir ?
Lounis Ibadioune : C’est dommage que Philippe Torreton ait cessé sa chronique !
Patrick Le Hyaric : Philippe Torreton se battait pour un candidat commun insoumis - communistes - socialistes - écologistes. Il est déçu, mais sera toujours le bienvenu dans nos colonnes. Il faut reprendre des chroniques Cortex, qui permettent de décortiquer les mots, aujourd’hui tous pervertis, triturés. Les mots « socialiste » ou « communiste » sont pillés. Les formules « classe politique », « le politique », etc., ça ne veut rien dire. « Mal nommer les choses ne fait qu’ajouter au malheur », disait Camus.
Pierre Riou : Les CDH sont à développer. Ils participent au débat, toutes les semaines, avec des lecteurs.
Jessica Dulauroy : Peut-on réaliser des dossiers thématiques, comme sur la loi travail, qui permettent d’afficher l’Huma. La société des lecteurs peut-elle intervenir pour financer des abonnements dans les universités ? Est-il possible de filmer un comité de rédaction, comment se fait un journal ?
Alain Ruscio : Sur la guerre d’Algérie, le problème c’est la montée du révisionnisme colonial. De multiples revues sont tenues par des anciens de l’Algérie française.
Rima Hawi : Il y a déjà beaucoup de vidéos sur l’Huma.fr. L’effort de lecture est essentiel, c’est un espace de débats, y compris contradictoires, pour faire vivre la « lutte des classes ».
Gilles Leglaive : A Corbeil, un référendum est organisé pour débaptiser Jaurès au profit de Dassault. Pour la Fête, avoir aussi une vignette à la journée, moins chère.
Marine Miquel : Ce serait bien de donner à voir comment fonctionne un journal. Et ne faut-il pas ouvrir notre site Internet aux commentaires ?
Patrick Le Hyaric : Nos difficultés financières sont très importantes. La trésorerie se joue mois après mois. L’appel aux lecteurs est une obligation. Sans leurs dons le journal ne serait plus là. La « marque l'Humanité » a de la valeur mais son contenu est combattu par les vautours qui voudraient nous dévorer. Le journal est un contrat entre des lecteurs et l’Humanité. Sa fonction est de donner des éléments pour décider ; c’est ce que nous faisons pour la présidentielle. Le jour où l’Humanité « tombe », c’est la gauche de transformation qui tombera. La vignette est un bon de soutien au journal qui donne droit à l’entrée sur la Fête. C’est cher, mais la Fête reste en déficit.
« Le jour où l’Humanité "tombe",
c’est la gauche de transformation
qui tombera »
Les périls sont multiples mais les possibilités sont réelles : il y eu soixante abonnements au Salon de l’agriculture ; le taux de réabonnement est assez important ; et l’espace pour faire découvrir le journal est plus large que ce que l’on peut imaginer. Après les abonnements, ce serait bien de faire remonter les avis sur le contenu. Nous proposerons une application vidéo, Partage-Social-Club, notamment en direction des jeunes. Cerise doit aussi se développer. Y-aura-t-il encore des journaux papier ? L’important c’est les idées et les informations qui sont diffusées. Nous devons nous battre pour l’indépendance du titre, pour ce journal de création communiste.