Fête 2018, une sélection
L'association dans les régions La vie de l'associationAOÛT 2018
L’HUMANITÉ
Les lecteurs vous donnent rendez-vous
C’est un moment unique de rencontre pour la Société des lectrices et lecteurs de l’Humanité. Durant ces trois jours, elle tiendra un accueil, au croisement des rues Paul-Eluard et Mohamed-Ali. Vous y trouverez le programme de la Fête, des hors-séries, du matériel d’abonnement, etc. Les cartes postales 2018, ainsi que celles des éditions précédentes seront à disposition, à 1 euro, et un sac en toile sera également proposé au même prix.
Au kiosque, vous pourrez poster votre courrier, échanger sur le contenu du journal et sa lecture. Comme en 2017, la Société des lectrices et lecteurs tiendra aussi un point de contact et de renforcement de la diffusion de l’Humanité dans le Forum social (avenue Georges-Séguy). Ce sera le moment de s’adresser à de nombreux jeunes, militants syndicaux ou associatifs, pour leur faire découvrir la lecture de l’Humanité.
La campagne « Découverte », lancée avant l’été, dépasse déjà les 850 abonnements. La Fête de l’Humanité sera le point fort de cette mobilisation. Les animateurs de la S2LH seront aussi sur le pont dès le mercredi 12 septembre pour proposer, durant trois matinées, des abonnements aux monteurs de la Fête.
Claude Baudry
Renseignements et adhésion : 01 49 22 72 90
GRANDE SCÈNE
L’orchestre Divertimento ou la musique classique pour tous
Depuis plus de dix ans, Zahia Ziouani, chef d’orchestre de l’orchestre symphonique Divertimento, travaille avec ses musiciens professionnels à faire rentrer la musique classique dans les banlieues et les banlieues dans la musique classique. Le défi est le suivant : comment rendre accessible au plus grand nombre une culture que le sociologue Pierre Bourdieu appellerait « culture légitime », c’est-à-dire une culture qui est possédée par les dominants et validée par les institutions ? Comment démocratiser la musique classique ? Pour la chef d’orchestre, un tel objectif ne saurait d’abord se passer de mesures concrètes. Elle veille ainsi à mettre en place des concerts gratuits, mais, surtout, à amener les concerts de musique classique dans les banlieues, souvent excentrées, voire isolées des lieux de la culture légitime.
D’autre part, le répertoire de l’orchestre symphonique Divertimento est caractérisé par une véritable mixité culturelle et une volonté d’élargir la notion de musique « classique ». A la recherche d’une pierre de touche entre deux mondes culturels, l’orchestre fond dans le moule symphonique de grandes musiques de films populaires et valorise des grands compositeurs classiques, comme Camille Saint-Saëns. On lui doit l’opéra Samson et Dalila (1877) : ses origines algériennes ont influencé ses compositions post-romantiques.
Mais l’orchestre symphonique n’en oublie pas moins les compositeurs contemporains et met à l’hônneur le jeune prodige algérien Salim Dada. Ses œuvres colorées, comme sa Fantaisie sur un air andalou (2007), qui est inspirée d’un vieil air populaire andalou intitulé Dir Ya Nadim, tissent des points d’harmonie entre les deux rives de sa culture méditerranéenne. On peut compter sur Divertimento, présent à la Fête de l’Humanité cette année, pour faire de même entre Paris et ses banlieues.
Zoé Courtois
16 septembre, à 13 heures.
JAZZ’HUM’AH !
Nova Trio et Armel Dupas, des danseurs du ciel
C’est à l’art du trio jazz renouvelé par des musiciens français que nous convie, dimanche 16 septembre, la scène Jazz’Hum’Ah !, soutenue par la Sacem. Honneur aux aînés, avec le Nova Trio, que forment le batteur Christian Lété, le contrebassiste Arnault Cuisinier et le pianiste et compositeur Claude Terranova. Ce dernier a connu le vertige de la Grande Scène de la Fête de l’Humanité pour le spectacle Aragon, donné avec Sapho,
Jean Guidoni et Philippe Léotard. A Jazz’Hum’Ah !, les orfèvres qui constituent le triangle d’or Nova Trio revisiteront l’album paru en mars, Ostinatum, salué par la critique. Une émulsion légère, ourlée de mystère, au gré d’accords et de rythmes à la fois stimulants et comme suspendus aux ailes de la sérénité.
Avec l’Armel Dupas Trio et son disque A Night Walk, on recouvre cette apesanteur qui nous soulève vers le ciel, en même temps que la puissance rythmique, même contenue – retenue à bout de baguettes –, nous enracine dans la terre. Le concert qui, au stand de la fédération 92, conclura les réjouissances bénéficie de Jazz Migration, dispositif d’accompagnement de jeunes musiciens, avec le soutien, entre autres, de l’Adami, du FCM et de la Spedidam.
C’est au sein du groupe Sky Dancers d’Henri Texier que le pianiste Armel Dupas a été révélé à un plus large public. Avec ses complices Mathieu Penot (batteur) et Kenny Ruby (bassiste), il fait partie de ces « danseurs du ciel » qui hissent la musique vers des hauteurs étourdissantes.
Fara C.
Dimanche 16 septembre, Jazz’Hum’Ah !, stand de la fédération 92 : à 14 heures, Nova Trio ; CD Ostinatum (Black and Blue/Socadisc),
http://claudeterranova.free.fr. À 17 heures, Armel Dupas Trio ; CD A Night Walk (Upriver Records/l’Autre Distribution),
https ://armeldupas.com. Fête de l’Humanité, https ://fete.humanite.fr.
FAMILLES
La créativité au cœur de l’espace Enfance
Situé dorénavant à proximité de la scène Zebrock et en face de l’espace Sports, avenue Olga-Bancic, l’espace Enfance-Education accueillera, cette année, plusieurs associations avec, au programme, animations et spectacles divers et variés. La poésie, la musique, le dessin ou encore les sciences seront à l’honneur.
Les enfants auront ainsi l’occasion de s’adonner à des séances de percussions et de danse, de poésie et d’initiation à la comédie ou encore de découvrir le domaine de la robotique. Des spectacles participatifs les entraîneront dans des aventures tout en musique, à la découverte du monde. C’est le cas de Plume de marin, conte musical mettant en scène le personnage haut en couleur de Philléas Cotton, qui apprendra aux enfants à faire une chanson et à développer leur imagination à travers différents styles musicaux.
L’association Craktapo contera l’histoire d’un dictateur au pouvoir absolu face à un peuple bien déterminé à ne pas se laisser faire, le tout rythmé de percussions africaines. Karimba présentera son Voyage autour du monde, un spectacle composé de chants et de danses avec la participation des enfants et des parents.
Yacine Zerhani
LES ACTEURS DE LA FÊTE
« Il faut s’abonner à l’Humanité ! »
Jessica Dulauroy, lectrice de l’Humanité
Jessica a toujours connu l’Humanité. Son premier souvenir remonte à la toute petite enfance, quand son grand-père disparaissait derrière les pages du journal, engoncé dans son fauteuil. Sa famille, communiste, a toujours acheté le quotidien, et l’Humanité Dimanche. Mais il a fallu, à cette jeune psychomotricienne du temps pour « apprivoiser le journal, pour qu’il devienne le mien, et pas celui de mes parents ». Aujourd’hui, elle y est abonnée, même si elle avoue ne pas tout lire. Elle vient y piocher, au gré de l’actualité, ce dont elle a besoin, aime le récit des luttes, et les analyses, même si elle reconnaît ne pas toujours être d’accord.
Jessica a 40 ans et elle habite à La Rochelle, où elle anime, depuis quelques années, des Cafés Huma : « Nous nous installons dans des lieux de vie, comme les cafés, pour débattre. L’idée, c’est d’aller chercher les gens où ils sont. » L’an dernier, à la Fête de l’Humanité, elle a réalisé des dizaines d’abonnements et de parrainages. Elle prend sa mission très au sérieux : « Beaucoup de ceux qui viennent à la Fête ignorent qu’il s’agit de la Fête du journal. C’est bien de leur rappeler. Et c’est bien de leur rappeler aussi que la fraternité, ça peut être délicieux tout au long de l’année. Il faut donc s’abonner. »
Caroline Constant
« Rencontrer la France entière ! »
Claudine Flessati, trésorière municipale de Goussainville
Elle fait partie des vieux de la vieille, comme on dit. Elle est de ces figures familières que l’on retrouve tous les ans, armées de la
fidélité propre à l’engagement enthousiaste. A 65 ans, Claudine Flessati semble arpenter la Fête de l’Humanité depuis toujours. Elle y a d’ailleurs fait ses premiers pas. Dès l’enfance, ses parents l’emmenaient voir les artistes – elle se souvient de Jean Ferrat. C’est toujours un peu ce qui la pousse à revenir – « Enormément de choses me plaisent dans cette Fête », explique-t-elle – même si son emploi du temps, aujourd’hui, ne lui laisse pas le loisir d’assister à autant de spectacles qu’elle souhaiterait.
Son truc à elle, c’est désormais le punch qu’elle sert sur le stand de Goussainville. Certains y ont pris leurs habitudes. « J’y retrouve des amis depuis quinze ans », explique-t-elle. Et cela, c’est important et même essentiel pour la militante communiste. « Il y a une telle diversité de personnes qui viennent ici que venir à la Fête de l’Humanité, c’est rencontrer la France entière ! » Une manière d’ouverture et de camaraderie que l’on ne retrouve pas toujours dans ce genre d’événements, souligne-t-elle, et qui fait aussi la singularité du lieu.
Louis Bargues